De Rugy, Bayrou, Macron… Qui a dit ?
Au lendemain du scoop de François Bayrou annonçant qu’il se rangeait aux côtés du candidat Emmanuel Macron, dans la course à la « présidentielle de 2017 », je me suis amusé – c’est une image - à retrouver les commentaires passés et réactions des uns et des autres qui, aujourd’hui, après avoir littéralement lapidé Emmanuel Macron à coups de petites phrases assassines, ont décidé de le rejoindre, de le soutenir, de « l’aimer »…
Qui a dit, par exemple : « Si Emmanuel Macron veut être président de la république, il faut qu’il rassemble et le meilleur moyen pour cela c’est de passer par la primaire »… C’est l’écologiste François de Rugy, député de Loire-Atlantique, candidat à la primaire de la gauche (« La Belle Alliance Populaire »), qui au passage s’était engagé par écrit à soutenir le vainqueur de ladite primaire (Benoît Hamon en l’occurrence), qui est l’auteur de ce propos. Le même François de Rugy qui, le 19 novembre 2016, sur l’antenne de France Info, toujours à propos d’Emmanuel Macron, exprimait de grandes réserves sur l’engagement écologiste de l’ancien ministre de l’Economie de François Hollande : « Il n’en parle quasiment jamais ou quand il en parle, c’est pour enfourcher des vieilles lunes des modes de production d’hier (…) ».
Depuis avant-hier, François de Rugy a décidé de soutenir… Emmanuel Macron !
Qui a dit, autre exemple : « Derrière l’hologramme Emmanuel Macron, il y a une autre tentative, qui a déjà été faite plusieurs fois, de très grands intérêts financiers et autres, qui ne se contentent plus d’avoir le pouvoir économique, ils veulent avoir le pouvoir politique ». François Bayrou. Lui-même. C’était en septembre 2016.
Je pourrais citer à l’infini un nombre de petites phrases dans lesquelles l’auteur, François Bayrou, attaque durement Emmanuel Macron, s’interrogeant tour à tour sur « l’absence de fond et de projet construit chez Macron », fustigeant « Macron l’hypercapitaliste, VRP du monde de la Finance », etc.-etc.
Certes, je pourrais encore citer un ancien président du Conseil, Henri Queuille remis au goût du jour par un ancien ministre de l’Intérieur, Charles Pasqua, qui déclarait : « Les promesses n’engagent que ceux qui les écoutent ». Ou encore Edgar Faure : « Ce n’est pas la girouette qui tourne, c’est le vent ! »… Mais en attendant, trêve de plaisanterie, le mal est fait ! Une autre politique s’installe, qui ne grandit pas les hommes : celle des compromissions, des contradictions, une politique qui ressemble davantage à « une machine à désespérer » de tous et de tous. C’est la politique clientéliste, électoraliste, celle des vieilles méthodes que l’on croyait disparues, enfouies à jamais ! Il est grand temps de se ressaisir à quelques semaines d’une échéance électorale capitale pour la France.
Une « dernière » pour la route. Qui a dit : « En démocratie, c’est la force des arguments qui compte… La politique , c’est fait pour donner aux gens des raisons de vivre ». François Bayrou l’a dit.
Comment peut-on encore apporter du crédit à M. Bayrou qui, après avoir été ministre dans un gouvernement de droite, candidat du centre-droit, soutien de M. Juppé à la primaire de la droite et du centre (…), abandonne toute moralité et foule aux pieds au passage ses convictions dans l’espoir d’un lendemain d’obligé ?...