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Stationnement payant : désinformez, il en restera toujours quelque chose !

12 Janvier 2018, 16:06pm

Publié par Jean-Marc Pujol

Depuis le 1er janvier 2018, à Perpignan, comme dans toutes les communes de France dotées d’une réglementation du stationnement payant, c’est une réforme nationale, l’amende pénale prévue pour non-paiement du stationnement sur voirie, ou dépassement de la durée payée, a été remplacée par un forfait appelé « post-stationnement ».
 
A Perpignan, le montant de ce forfait a été ramené de 18€ à 15€ (si on le règle dans les trois jours) quand il est désormais de 16€ à Nice, 17€ à Marseille, 17€ ou 33€ à Montpellier (cela varie selon la zone, périphérique ou hyper-centre), 30€ à Toulouse, Metz et Valence, 35€ à Strasbourg, Bordeaux, Nantes et Grasse… et jusqu’à 60€ à Lyon. « A Grenoble, stationner 2h 30 coûte 35 euros ! », titrait récemment un média.
 
Ce vendredi 12 janvier, le journal local a fait sa Une avec un gros titre étalé sur toute la couverture : « Perpignan, 25 euros pour 4 heures de stationnement ». En sous-titre, il est écrit : « Polémique, la colère gronde autour du nouveau stationnement en ville. Le maire assume ». A l’intérieur, en page 3, nouveau gros titre pleine page : « Tollé des usagers contre le nouveau stationnement en ville »… Le contenu de cet article s’appuie sur trois témoignages, dans une ville qui compte plus de 120 000 habitants, c’est-à-dire bien plus que la population des communes audoises Carcassonne et Narbonne réunies, puisque sur la même page on est allé voir comment ça fonctionne dans ces deux villes, histoire de faire un test comparatif tendancieux…  car tiré par les cheveux il faut bien le reconnaître.
Revenons à Perpignan. Résumer la nouvelle politique du stationnement payant à de tels gros titres est abusif, injuste et partisan. Car la réalité des tarifs pratiqués dans la ville, qu’il s’agisse des parkings souterrains ou en surface est toute autre que celle décrite.
 
La politique du stationnement, qu’il soit payant ou gratuit, est un enjeu majeur, car il s’agit tout à la fois de garantir l’accessibilité des commerces du centre-ville, de favoriser l’attractivité pour les résidents permanents… et d’inciter les travailleurs venant de l’extérieur à délaisser leur voiture au profit de l’utilisation des transports en commun et autres moyens de mobilités.
 
La gestion du stationnement, pour toute municipalité, quelle qu’elle soit, est devenue stratégique. Chaque maire est confronté à un casse-tête chinois s’agissant du stationnement dans son cœur de ville : les commerçants ont souvent des demandes contradictoires, entre eux, mais également avec les riverains, les artisans, les livreurs, les résidents des zones piétonnes… Il faut également composer avec le stationnement anarchique de certains, l’incivisme des autres, les pistes cyclables, les couloirs d’autobus… Sans oublier les uns et les autres qui dénoncent « le manque de rotation ».
 
Pour sortir du débat insoluble du stationnement pour tous, pour débloquer la situation, la municipalité que je préside a engagé la réflexion nécessaire et incontournable pour que chacun y trouve son compte. Celle-ci ne s’inscrit pas dans l’immédiateté. Tout ne peut être rose les premiers jours. Dans l’équipe municipale, il y a des élus qui sont des commerçants implantés dans le cœur de ville, il y a des professions libérales qui exercent sur les boulevards, etc.-etc. Pensez-vous, très sincèrement, que cette équipe voulue par les Perpignanaises et les Perpignanais, soit à ce point distraite pour comme on dit vulgairement se tirer une balle dans le pied ?
 
La réglementation du stationnement permet de lutter contre le stationnement « ventouse » et garantit tant bien que mal une place à tous, à tout moment de la journée. Ce sont les commerçants eux-mêmes qui bien souvent réclament une réforme autour de solutions adaptées.
 
Je lis sur les réseaux sociaux, s’agissant de cette « affaire du stationnement payant », des bêtises, des mensonges, des « fake news », des propos hallucinants dont le seul but évident est de désinformer. Le temps de la campagne électorale pour les municipales viendra assez vite, ce n’est pas la peine d’anticiper, d’intoxiquer. J’ai toujours répondu présent lorsqu’il s’est agi d’affronter l’opinion publique. Celles et ceux qui me connaissent savent très bien que je ne me dérobe jamais. Les journalistes peuvent me contacter à n’importe quelle heure, ils ont tous mon téléphone. Parmi les villes de plus de 100 000 habitants, je fais partie des maires qui vont le plus sur le terrain, pour prendre le taureau par les cornes, pour retrousser ses manches, à la rencontre des habitants et de leurs préoccupations. Les élus de la Ville qui siègent à mes côtés sont aussi accessibles, toujours dans la proximité, soucieux de trouver la meilleure des solutions aux problèmes qui leurs sont posés.
Très sincèrement encore, pensez-vous que notre ville serait autant attractive pour les nouveaux habitants qui y affluent chaque année, si elle ressemblait au portrait ridicule que certains – heureusement minoritaires même sur les réseaux sociaux – se complaisent à dresser de Perpignan ? C’est à se demander parfois si ces derniers y vivent réellement. En attendant, rassurons-les : en une année, la population de Perpignan a augmenté de 1 775 personnes, passant de 121 934 à 123 079 habitants. Celle de la métropole Perpignan Méditerranée est passée pour la même période de 266 909 à 271 238 (soit + 4 329 habitants).