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Peut-on encore réformer la France ?

5 Avril 2018, 15:35pm

Publié par Jean-Marc Pujol

C’est la grande question qui émerge du conflit social qui a lieu en ce moment à la SNCF, mais pas que.
Le Gouvernement a décidé d’entreprendre une vaste transformation de la société française : universités, transports, logements, institutions, fiscalité… Tous les secteurs d’activités sont concernés, touchés, en même temps. L’exécutif veut visiblement aller vite, très vite, et espère vraisemblablement prendre de court tout le monde, en tout cas les contestataires, les opposants. C’est une stratégie comme une autre.
Si l’on prend le seul conflit social à la SNCF, la partie de bras-de-fer engagée entre les syndicats et le gouvernement donne le ton. D’un côté les syndicats, de l’autre le gouvernement, et au milieu, comme d’habitude, les usagers, les dindons de la farce. Comme à chaque fois, à chaque mouvement social, à chaque conflit, ils sont les otages de décisions auxquelles ils ne sont pas associés, alors qu’ils sont les principaux concernés. Imaginons demain les personnels hospitaliers et des EHPAD refusant de soigner les malades, d’accompagner les patients, etc., parce que se mettant en grève…
La réforme de la SNCF semble inévitable – parce qu’aucune entreprise (publique ou privée)  ne saurait survivre à un endettement de 47 à 50 milliards de nos euros – et les principaux protagonistes dans ce conflit doivent immédiatement revenir à la table des négociations. En 2018 on ne peut pas agir, raisonner, comme dans les années soixante-dix. Il est urgent de revenir à la réalité. Au même titre que l’environnement, l’énergie et le numérique, le transport est un élément essentiel de notre développement. C’est pour cela que la SNCF doit évoluer. Tous les autres grands pays d’Europe l’ont fait. Pourquoi passerions-nous à côté ? Une fois de plus, faudra-t-il manquer de monter dans le train de la compétitivité ? Tout bouleversement, tout changement a un prix. J’entends bien les craintes des uns, et des autres également. Mais fermer les yeux aujourd’hui sur ce qui nous attend demain serait dramatique pour les futures générations. Nous devons laisser de côté nos égoïsmes, nos particularismes, nos privilèges osons le mot !, pour s’ouvrir et se connecter au monde qui se dessine actuellement.
Les débats – dont celui du ferroviaire - qui ont actuellement cours au travers de la volonté de réformer des uns, de s’arquebouter des autres sur des positions historiques, doivent être guidés par le bon sens, la solidarité et la flexibilité.